Notre patrimoine

La confrérie de la charité d’Ormes

Elle fut fondée en 1633 et favorisée la même année par une bulle du Pape Urbain VIII, sous l’autorité de Mgr Péricard, évêque d’Evreux. : Elle s’éteindra en 1906.

Elle fut fondée sous le patronage de la Glorieuse Vierge Marie et de Saint-Germain en l’honneur de Dieu.

Les armes de cette confrérie sont les mêmes que celles de Conches : les trois syllabes posées l’une sur l’autre du mot CHARITAS en lettres d’or sur fond d’azur.


Un tableau, peint de 1787, montre la représentation de la Charité par Maître Jean Maillard, curé du lieu et Messire Nicolas de Clinchamp écuyer seigneur, «du fay donne à la chambre de la dite en 1787 par les frères servants à celle dont les noms suivent suivant leur rang et ordre: P.R. Rose, N. Camu, P. Rose, Mr Le Maistre, C. Halotel, P.Touzey, T.R.Cheron, U. Bonnel, C. Dessaux, J. Logre, P.M. Remond, E. Girard, J.D.Care, F. Decanibos, C. Papelard, J. Montier, J. Chauvin ».

Un tryptique de la confrérie de Charité d’Ormes de la fin du XVIème siècle, montre une procession funèbre dans laquelle nous reconnaissons les Charitons et leurs attributs, à l’intérieur se trouve La Vierge à l’Enfant à gauche et à droite; le patron de cette charité : Saint-germain de Paris. Un manuscrit, dont l’original est conservé au musée d’Evreux, on peut y lire que Nicolas Clinchamp et Sire Jean Maillard, premiers frères de la Charité d’ormes, diront des messes et feront des processions avec les charitons et suit le programme de chaque jour et mois de l’année où celles-ci seront dites ainsi que les processions ‘et la date à Ormes le 28 août 1633.
 
Le Prévôt et l’Echevin changent chaque année en mai à la Saint’-Germain, patron de la Charité et d’Ormes.

On se rend compte grâce aux livres de comptes de cette Charité l’étendue de son influence et de ses propriétés. Pourtant beaucoup de paroisses possédaient leur propre charité, parfois des frères appartenaient à plusieurs charités, comme celle de Conches par exemple ou du vieil Evreux ! Entre 1777 et 1779, elle procéda à 83 inhumations sur les communes D’Aulnay, Bacquepuis, Bérengéville-la-Cpgne, Bernienville, Bois-Hubert, Branville, Burey, Caugé, Claville, Croisille, Émanville, Faverolles, Ferrières-Haut-Clocher, Graveron, Louversey, Neuville, Ormes, Portes, Quittebeuf, Saint-Elier, Sainte-Colombe, Sébécourt, Semerville, Tilleul-Lambert, Tournedos!

Elle apportera son aide et sa diligence à la municipalité de Conches en 1806. La Charité de ce lieu ayant été radiée pour un certain temps de par son indiscipline et surtout son insubordination.

On peut trouver dans la liste des Echevins du XVIIème siècle à 1876. Ainsi Coquerel est Echevin en 1754, on peut voir sa littre seigneuriale dans l’Église (Azur à Fasce d’Argent avec en chef trois étoiles d’or et en pointe un coq d’argent crêté de gueules). Le livre des comptes à partir de 1563 ! (n’oublions pas qu’elle fut fondée officiellement en 1633, ce qui laisse à penser qu’une première organisation plus ancienne officiait déjà, mais la peste était très présente et la présence de Saint Sébastien et des ornements de Charité à proximité montre, là encore, que ce fut par nécessité qu’elle se créa.

David Portevin confectionna pour 85 francs un chaperon en Juillet 1821 et un surplis au clerc en Mai 1827 pour 14 francs.

D’autres villages voisins faisaient appel à eux dont ceux du Plessis-Sainte-Opportune et de Combon, mais beaucoup plus rarement.

Quant aux Prévôts, entre 1848 et 1906, il en fût élus: 16 venant d’Ormes, 9 de Portes, 4 de Ferrières Haut Clocher, 3 de Claville, Faverolles, La Croisille, Saint-Meslain, Tournedos, 2 de Graveron, de Sainte-Colombe, 1 de Barquet, de Berneville, de Bois-Hubert, de Caugé, d’Evreux et de Tilleul-Lambert.

Quant aux frères ils venaient des environs et même du Vieil Evreux.

La réputation légendaire de la Charité d’Ormes s’appuyait sur son effectif nombreux, sa charité et sa complaisance religieuse. Ils étaient très demandés pour assister les cérémonies religieuses, ainsi en 1887 et 1888, ils participent à la communion solennelle de Claville !

Les rentes de cette Charité par les cotisations, les amendes, les quêtes étaient très conséquentes. Si l’on lit les biens confisqués à la révolution ou les livres de comptes antérieurs avec la tenue des fermages, des dons. .. Elle fut toujours très riche et influente.

il n’empêche qu’en 1890, Monsieur Duval, Echevin, sollicite auprès du Maire Monsieur Charpentier, l’autorisation d’acheter un Char «vu que le transport des corps à porter à bras devient très difficile et presque impossible par suite de la pénurie des frères de charité et la pesanteur des cercueils qu’il faut porter sur une distance de deux voire trois kilomètres pour gagner l’église de la paroisse». Il précise que la confrérie possède les fonds nécessaires et que le prix perçu sera le même que par le passé. Le conseil municipal donna son accord. Les membres de la Charité étaient alors Mrs Duval, Toutain, Charpentier, Dannou, Capelle, Thorel, Vve Bernay, Lefèvre, Langlois.

Les recettes s’élevaient jusqu’à 2500 francs en 1900.

Les Charitons vénéraient en plus de leur Saint Patron, de la Vierge et du Christ les trois saints anti-pesteux ; Saint Sébastien: le préféré, Saint Adrien et Saint Roch. La présence d’un de ces trois saints dans une église, indique toujours la trace de cette terrible épidémie dans le village.

L’église d’Ormes possède de nombreux témoignages de sa confrérie grâce aux legs généreux de ses derniers frères, on peut ainsi voir le coffre à trois serrures, obligeant la présence des trois possesseurs de clefs pour toute dépense!

Confrérie de la charité d'Ormes